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Un amoncellement de sacs en toile de jute jonche la petite cour à l'arrière de l'atelier.  L'endroit est humide, bruyant et nauséabond.  Les chiffonnier ont récolté le moindre morceau de loque qu'ils pouvaient trouver.  Il faut dire que depuis que Gutemberg a inventé l'imprimerie, la demande en papier se fait de plus en plus grande.  Après être réduits en petits morceaux, les chiffons passent 3 jours dans une cuve, additionnés d'amidon et d'une colle à base de déchets de poissons.  Ils sont ensuite broyés par les maillets actionnés par la roue à eau du moulin.  La pâte blanche qui en résulte est douce au toucher mais infecte à l'odorat.  Quand enfin vient le temps de la confection du papier, on la verse dans une grande cuve rectangulaire remplie d'eau.  On remue ensuite régulièrement à l'aide d'une rame et on cueille les fibres de chiffon avec des tamis que l'on pose sur des tapis de feutre.  Lorsque cette opération a été réalisée cent fois, on place tous ces tapis sous presse puis on les fait sécher sur des étendoirs pendant 3 jours.

Patience et persévérance sont essentielles en ce 15ème siècle où tant de choses restent à inventer...  

Et que dire des imprimeurs ?  Mieux considérés puisque lettrés, leur travail minutieux dans les odeurs nauséabondes d'encre, d'huile et de plomb fondu n'en est pas moins pénible.  Le rythme effréné pour respecter les délais des commandes, le bruit infernal des machines...  

Et moi, j'observe tout ça du haut de mon 21ème siècle.  Je m'émerveille devant des ouvrages anciens.  J'admire les enluminures, les manuscrits, les reliures, les diverses écritures...  La découverte de pontuseaux, vergeures ou culs de lampes me remplissent de joie et me procurent en même temps une certaine nostalgie envers toutes ces personnes qui ont oeuvré afin que le papier, l'imprimerie, le livre, parviennent jusqu'à nous.  

D'un défi que Gutemberg s'était lancé, l'imprimerie a débuté.  Gageons que le plaisir de caresser le grain du papier, humer son odeur, apprécier sa beauté, allié à celui que nous procure la lecture nous garantissent, à jamais, la fabrication du livre.

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